Au premier abord, papier peint et architecture semblent être des disciplines bien éloignées. Et pourtant, ils entretiennent une relation étroite : si l‘un est l’art de bâtir, l’autre est l’art d’habiller les murs. Cette exposition met en évidence la richesse et la diversité des liens qui unissent papier peint et architecture au travers de plus de 160 documents, dont une soixantaine de pièces inédites.
Reine des Arts, l’Architecture inspire grandement les Arts décoratifs et notamment le papier peint, qui transpose ses formes et ses ornements à l’échelle de l’espace intérieur. Divers éléments d’architecture y sont imités ou réinterprétés dans des compositions propres à ce médium, parfois à la limite de l’abstraction. Certains motifs jouent également sur la notion d’embellissement : dessinateurs et designers proposent ces dernières décennies des références qui rappellent le mur dégradé, originalité que seule la facilité à changer de papier peint autorise.
Véritable thème classique, le monument intègre également cet art décoratif en tant que sujet principal de la composition, où il devient le vecteur de symboliques multiples, telles que le patriotisme. Placé en arrière-plan dans les scènes narratives, l’édifice permet de planter le décor et contribue à la bonne identification de la saynète.
Le papier peint suscite également l’intérêt de nombreux architectes de renom. Choisir ou créer des motifs pour certains de leurs édifices leur permet de mener une réflexion globale sur l’habitat et l’aménagement intérieur. Les collaborations avec des manufactures de papier peint sont quant à elles des opportunités d’aborder les problématiques d’ordres sociologiques et économiques de leur temps.
Ce médium a également la faculté d’interagir avec l’espace intérieur par l’usage de l’illusion d’optique. Les motifs géométriques abstraits parviennent à brouiller notre perception de la pièce tapissée en feignant des effets de relief ou de vibration. Cette recherche sur les effets d’optique est particulièrement vivace dans l’offre actuelle, la création numérique de grand format décuplant cette perturbation de nos sens.
Commissariat : Maëlys Fernandes, chargée de mission à la conservation