Japonismes

l’empire du soleil levant dans le papier peint de 1860 à nos jours

2013-MPP_Japonismes_afficheL’ouverture du Japon à l’Occident à partir de 1854 fut une révolution majeure dans le domaine des arts visuels. Fascinés, les Européens et les Américains découvrirent, par l’intermédiaire des collections rapportées du Japon et présentées lors des Expositions universelles, un art qui n’avait d’équivalent ni dans les sujets représentés, ni dans leur mise en oeuvre dans les différentes techniques des arts décoratifs.

Dès 1863, des industriels mulhousiens produisent des textiles ornés de motifs japonisants, destinés au marché nippon. L’exposition du Musée du Papier peint présentera quelques-uns de ces échantillons conservés au Musée de l’Impression sur Étoffes de Mulhouse, précieux témoignage des relations précoces entre l’Alsace et le Japon.

Si l’influence de la culture japonaise sur le développement des Arts and Crafts, de l’impressionisme et de l’Art nouveau a été étudiée, aucune synthèse n’a concerné encore le domaine spécifique du papier peint.

Les manufactures développent dès les années 1870 une imagerie d’objets convenant aux clients avides d’exotisme, mêlant souvent des références à l’art chinois et japonais. Éventails et emblèmes héraldiques, chrysanthèmes et pins, grues et hérons, mont Fuji, pagodes et kakemonos parsèment les lés de papier peint comme ils investissent le textile et la céramique. La manufacture Zuber à Rixheim produit deux panoramiques représentant des paysages japonais, le premier dès 1861 et le second en 1902.

L’influence de l’art japonais est aussi perceptible dans le choix et la représentation des fleurs et des oiseaux : chrysanthèmes et fleurs de cerisier ou de prunier, grues et moineaux sont figurés au naturel, avec une économie de moyens nouvelle dans l’art européen. La mise en page de certains motifs (vues en gros plan, compositions asymétriques, bidimensionalité) doit beaucoup à la découverte des estampes japonaises.

Au 20e siècle subsistent dans les collections proposées par les fabricants de papier peint des motifs japonisants, non exempts d’une approche parfois caricaturale. La gamme colorée, l’aspect plus ou moins graphique et la composition en frise ou en motifs répétitifs permettent de dater ces thèmes intemporels de geishas et de lanternes.

Depuis quelques années, le Japon fascine de nouveau les consommateurs à travers différents prismes. Il est connu des plus jeunes par les manga, les animes (films d’animation japonais) ou les jeux vidéo. L’imagerie traditionnelle est diffusée par les cosplay et autres jeux de rôle historico-fantastiques (batailles de samouraï). Les motifs japonisants offrent toujours aux designers actuels un répertoire de formes qu’ils utilisent avec talent dans des recréations contemporaines.

Le Musée du Papier peint tient à remercier les fabricants et les marchands de papier peint en magasins et online qui ont fait don de papiers peints présentés dans l’exposition : 4Murs, Lutèce, E-papier-peint, InCréation, Neodko, Ohmywall, Pixers, l’Atelier LZC et les artistes Virginie Blancher et Philippe Goron.

Il est également très reconnaissant envers les deux institutions qui ont prêté des œuvres : La Société industrielle de Mulhouse et le Musée de l’Impression sur Etoffes.

Commissariat : Isabelle Dubois-Brinkmann, conservatrice du musée

 L’exposition du Musée du Papier peint s’inscrit dans le cadre de l’anniversaire des 150 ans de relations entre l’Alsace et le Japon, orchestré par le Centre Européen d’Études japonaises d’Alsace, situé à Kientzheim.

Documentation

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